Réponse à la problématique
Afin de répondre à notre problématique, nous avons utilisé l’ensemble des recherches effectuées, mais aussi un sondage que nous avons mené auprès d’une population âgée de 16 à 20 ans, c’est-à-dire auprès des nouvelles générations, car nous pensons que leur opinion représente celle du futur. Cela nous a permis d’élaborer la réflexion suivante…
La chirurgie plastique est une branche ancestrale de la médecine. Elle fut employée dès l’Antiquité. Bien que parfois mal considérée -lorsque utilisée à but purement esthétique- par l’Eglise, elle permis, durant la première guerre mondiale, d’apporter un grand soutien moral aux milliers de soldats qui revinrent de la bataille en ayant à la fois perdu leur identité physique mais aussi morale. Son développement s’est effectué avec les progrès de la médecine et en particulier dans le domaine esthétique à partir de la fin de guerre.
Actuellement, par “chirurgie plastique”, beaucoup entendent “chirurgie esthétique”. En effet, la branche réparatrice de cette science n’est pas très évoquée en comparaison avec la branche esthétique qui dans une société de consommation, de médias et d’exposition où l’apparence prône, connaît un véritable essor, qui est le fruit de l'envie grandissante des individus à respecter une norme imposé par notre société actuelle, comme nous le montrent ces résultats:
Cette transition s’explique avec l’évolution des mœurs et des besoins. Au début du 20ème siècle, la guerre ayant ravagé le paysage et les hommes, le besoin de “réparer” s’est fait sentir, c’est pourquoi les chirurgiens ont tout mis en oeuvre afin de permettre à ces hommes de se réintégrer dans la société. La guerre une fois finit, les techniques ont été détournées afin de répondre à d’autres besoins: celui de contrôler son apparence physique sans forcément que cela soit un besoin essentiel. La chirurgie esthétique s’étant vite développée dans de nombreux pays et à la portée de beaucoup, la chirurgie plastique est devenue un phénomène de mode. Ce phénomène de réappropriation est courant, par exemple avec la bombe atomique qui à l’origine était simplement le fruit d’une volonté d’avancée scientifique par Einstein.
En conclusion, la chirurgie plastique est passée de moteur de réinsertion à phénomène de mode sous la volonté toujours grandissante d’une société de répondre à ses besoins, et dans ce cas en particulier, par l’évolution des besoins de l’Homme qui sont aujourd’hui davantage dirigés vers la quête de la plastique parfaite plutôt que vers la chirurgie des victimes de guerres, d’accidents etc. (qui, heureusement, continue de se développer, avec par exemple des techniques de prothèses très prometteuses, même si cela est moins exposé).
Cependant, nous pouvons noter une nouvelle tendance dans le phénomène.
Nous savons que les femmes sont les principales clientes de la chirurgie esthétique, or les nouvelles générations et les avancées du féminisme semblent annoncer un rejet de cette branche dans le futur car celle-ci, en plus d’être l’exemple type de la surconsommation, mène à une uniformisation et à une dépersonnalisation. Pour lutter contre cela, celles-ci prônent de plus en plus une acceptation de soi et se battent pour une égalité homme-femme. Si nous supposons que la raison pour laquelle les femmes sont plus nombreuses à utiliser la chirurgie esthétique est le fait que la société leur impose d’être bien apprêtées tandis que les hommes doivent être compétents, nous pouvons penser que dans le futur de notre société, qui serait alors égalitaire, le chirurgie esthétique ne serait plus une telle nécessité pour beaucoup et que le naturel étant valorisé, le secteur pourrait se retrouver en crise. Nous serions donc passé de moteur de réinsertion, à phénomène de mode, à rejet
Ou, au contraire, dans une société de consommation en constant développement, la volonté de corriger chacun de ses défauts physiques apparaîtrait davantage et, les progrès de la médecine aidant, les femmes et à présent bien plus d’hommes pourraient y avoir recours.
Ce sont deux scénarios possibles dont le dénouement pourrait s’avèrer plus proche qu’on ne le pense…