La prothèse bionique
Actuellement, lorsqu’une personne est amputée, elle peut choisir d’opter pour le port une prothèse.
Les prothèses classiques, fabriquées dans des matériaux biocompatibles -c’est à dire qui n’interviennent ni ne dégradent le milieu dans lequel ils se trouvent- ne permettent guère une grande précision et ont davantage une fonction esthétique. Les chercheurs, avec les avancées de l'électromagnétique et de la modélisation médicale, se sont alors tournés vers la quête de prothèses qui agiraient de la même manière que le membre amputé. Pour cela, ils ont tenté de reproduire le phénomène d'interaction entre les nerfs envoyés par le cerveaux et la réaction de notre corps à ceux-ci. Il faut savoir que nous sommes dotés d’une mémoire de procédure qui nous permet d’effectuer des tâches habituelles sans réel besoin de réflexion. Cette mémoire est créée par la répétition des mêmes gestes au quotidien. Ainsi, même amputée, les terminaisons nerveuses du membre d'une personne restent actives.
La prothèse bionique utilise ce principe: on intègre à un individu une prothèse possédant des électrodes (le plus souvent sous forme de puce) aux terminaisons nerveuses initiales, ainsi lorsque la personne désir bouger son bras par exemple, son cerveau va faire appel à sa mémoire de procédure et envoyer des messages nerveux précis afin d’effectuer cette tâche. Les récepteurs de la prothèse vont capter ces messages et activer les fonctionnalités de celle-ci. Voici un schéma explicatif du processus:
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Ces prothèses bioniques furent mises au points par de nombreux chercheurs, dont Hugh Herr, ingénieur et biophysicien américain, qui a du se faire amputer des deux jambes à la suite d’un accident lors de l’escalade d’une montagne. Celui-ci ne supportant pas l’inefficacité des prothèses classiques, il a décidé de fabriquer sa propre prothèse. Il est un précurseur de la chirurgie réparatrice moderne.
Les prothèses bioniques ont permis à beaucoup de retrouver une vie normale, dans laquelle ils peuvent courir, danser... Mais aussi effectuer des tâches simples, telles que lacer ses chaussures. Ce geste peut nous paraître anodin, cependant il est très compliqué, voire impossible de l’effectuer avec une prothèse classique. Cette vidéo de Nigel Ackland, amputé à la suite d’un accident du travail, nous permet de comprendre l’importance des prothèses bioniques dans le quotidien de personnes handicapées. Il nous explique qu’il lui est désormais possible d’effectuer des actions précises qui changent véritablement sa vie.
De même que les chercheurs sont actuellement en train de trouver le moyen d’ajouter des capteurs sensoriels aux extrémités des prothèses afin de rétablir la sensation du toucher. Le processeur serait alors inverse, les capteurs envoient un messages électrique vers les nerfs des muscles du membre amputés. Ceux-ci créent un message nerveux qui remontent vers le cerveau où celui-ci va produire une sensation de toucher qui correspond à la texture en contact avec la prothèse.
Ainsi, les prothèses bioniques pourraient reproduire toutes les fonctions d’un membre normal.
Cependant, le coût de celles-ci restent très élevé avec des prix pouvant varier de 30 000 à 60 000 euros par membre, malheureusement la démocratisation des prothèses bioniques risque de prendre encore quelques décennies. C’est pourquoi certains tentent de reproduire leur fonctionnement avec notamment l’usage d’une imprimante 3D pour les créer. Cet outil qui pourra aussi dans un futur proche reproduire de la peau complètera les prothèses afin de leur donner un aspect plus naturel.
Quoi qu’il en soit, nous sommes probablement très proches d’une société où l’handicap physique ne sera plus, et peut-être même d’un monde où l’être humain peut choisir de porter des prothèses afin d’améliorer ses capacités physiques sans réelle nécessité.