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L'impact psychologique de la chirurgie esthétique

Dans cette partie, nous traiterons de l’enjeu psychologique de la chirurgie esthétique. Nous avons pu consulter de nombreux articles, que vous pouvez retrouver dans notre bibliographie, qui nous ont permis de développer la réflexion suivante.

 

En premier lieu, il nous a paru essentiel d’évoquer cet aspect puisqu'une opération n’est pas un acte anodin. La modification d’un corps peut avoir de forts impacts psychologiques sur un être.


Nous ne sommes pas sans ignorer que l’esprit dicte notre rapport au corps, par exemple, les personnes souffrant d'anorexie se voient différemment de l’image qu’elles renvoient réellement. Pour certaines personnes, modifier leur corps revient donc à modifier leur personnalité.

Qu’est-ce qui peut pousser à effectuer une opération de chirurgie esthétique?

Lorsque l’on souhaite passer à l’acte, la motivation qu’il y a derrière est un point essentiel à ne pas négliger. Le but est le même, supprimer un complexe, mais les causes peuvent être diverses:

 

  • Par exemple une étude des chercheurs de l’université du Wisconsin ont mené une étude dans laquelle il était demandé à 100 patients ayant subi une opération de chirurgie esthétique de cocher les traumatismes qu’ils ont éventuellement pu subir étant jeunes, les résultats montrent que 81% des patients ont été victimes ou témoins de violences, d’abus etc.

       Leur vision d’eux-même a donc été négativement altérée ce qui leur a fait développer une                      dysmorphophobie, c’est-à-dire une vision de leur corps dévalorisée qui n’est pas en accord avec la        réalité. Le facteur est donc social, le patient est conditionné par divers évènements.

 

  • Soit à la suite d’une modification corporelle qui suscite chez eux un mal être car ils ne sont alors plus en bons termes avec leur corps. Leur esprit n’est pas en accord avec l’image qu’ils pensent renvoyer. Cela arrive souvent à la suite du vieillissement, d’une grossesse etc. Les motivations peuvent alors être davantage objectives que dans le cas précédant.


 

  • Ou encore une volonté externe, le patient ne ressent pas un réel besoin de modifier son corps mais est incité par d’autres individus

  • Autre cas possible: on pense ne pas être né avec le “bon” corps, c’est à dire qu’on se sent femme étant homme ou inversement. C’est par exemple le cas de deux personnes avec qui nous avons eu la chance de discuter, vous pouvez retrouver notre interview en cliquant ici:         

 

Nous avons donné ici quelques exemples de cas où une personne peut être poussée à subir une opération, cependant il existe une infinité de possibilités.

Et après l'opération?

Il est difficile de prévoir la manière dont on va vivre une modification corporelle car chaque patient est différent. Cependant, les chirurgiens esthétiques peuvent, avec l’expérience, anticiper quelque peu car il est aussi du devoir du chirurgien de proposer une écoute à son patient afin de déterminer si ses motivations ne risquent pas de lui faire regretter son opération.  En effet, si pour certains le fait de passer entre les mains d’un chirurgien fut une bonne décision qui a pu changer leur quotidien et leur vision d’eux-même, d’autres, en revanche, peuvent très mal vivre ce choix. Ils peuvent ressentir du dégoût, un sentiment de rejet envers un corps extérieur qui fait désormais parti physiquement d’eux. Ce cas de figure apparaît généralement lorsque l’opération fut réalisé à la suite d’une volonté externe, dans un délai court où la réflexion fut négligée, lorsque les attentes étaient trop importantes ou que le patient souhaite ressembler à quelqu’un d’autre pour se libérer mentalement de sa propre existence.

 

Cet aspect de risque psychologique post-opératoire n’est souvent pas assez évoqué par les chirurgiens. Il est pourtant essentiel puisque le corps et l’esprit sont reliés. Les risques ne sont alors plus seulement physiques (opération ratée). Par exemple, une étude menée par l’université de Laval au Québec et par l’Agence de santé publique de l’Ontario a révélé que sur un échantillon de femmes ayant subi des opérations de chirurgie esthétique mammaire, le taux de suicide est de 73%.

 

C’est pourquoi de plus en plus de chirurgiens optent pour des rendez-vous pré-opératoires pour informer davantage le patient sur le déroulement de l’opération des risques qu’il encourt et si ceux-ci jugent que les motivations qui poussent ces derniers à venir les consulter ne sont pas suffisamment fondées, il peuvent les orienter vers des psychologues.

 

Cette collaboration entre professionnels du corps et de l’esprit devient de plus en plus nécessaire dans une société de consommation et de surexposition où il est difficile de distinguer ses véritables besoin de ceux que l’extérieur nous impose.

La chirurgie esthétique constitue donc un bon point de vue pour étudier la société. Par exemple, nous pouvons nous interroger sur les différences de proportion entre le nombre d’opérations effectuées chez les femmes et chez les hommes (70% des opérations de chirurgie esthétiques concernent les femmes) qui  peuvent nous amener à nous poser des questions sur le rôle que la société impose au femmes. Le résultat de ces sondages n’est-il pas le fruit d’un conditionnement de la société qui veut que la femme soit belle tandis que l’homme performant? Les avancées du féminisme vont-elles avoir un impact sur la répartition des opérations?

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